Ma Ré haute, Ma Ré basse
Qui peut le mieux décrire la lumière blanche des sables de Ré ? Sans aucun doute un héritier de ces habitants qui ont vécu sans le pont.
L’auteur Eric Bertrand retisse ici la dentelle des venelles et son riche passé. Au rythme du temps de l’île, dans la barque de passage, il nous emmène de l’enfance retrouvée vers le palais de gourmandise de St Martin de Ré.
Le lecteur hume avec lui les parfums enivrants au carrefour des marais salants, il devine les couleurs chatoyantes des roses trémières, il se grise dans la brise près du phare des baleines et se délecte des jeux de plage aux Sablanceaux.
Les ânes ont revêtu leurs culottes, les volets verts se sont rouverts sur un nouvel été. La mer comme « une bergère assoupie » ballotte ses voiles à La Flotte, attendant encore que le Petit Prince réveille le souvenir d’une pièce de théâtre.
Sous les étoiles, la mémoire crisse et le lecteur sourit de ces promenades, de ces courses échevelées dans les oyats des dunes.
Le lecteur trouvera-t-il le rayon vert, celui d’un bonheur attendu ? Au moins celui de l’euphorie gagnée au fil des nouvelles. Eblouissantes, elles véhiculent leur étincelle de bout en bout de l’ouvrage, sans s’essouffler.
Comme venus d’un gros coquillage, les noms de Bois-Plage, Trousse-Chemise, Loix, Sainte Marie de Ré, Fort Boyard et Lilleau des Niges chuchotent leurs histoires et chantent les héros de passage. Chaque porte s’ouvre ici sur un nouveau monde et la mer balade ses chansons au goût de sel et d’huîtres.
Souvenirs, confidences, la musique du texte ne s’arrête pas en chemin ; elle poursuit sa route vers Ré et son camping de Rivedoux, même de nuit, en Simca 1000, au rythme des cassettes de Julien Clerc, avec ses grands-parents venus de Lorraine.
C’est aussi un voyage dans le temps en forme d’invitation à tourner dans le manège de l’enfance, à déguster une madeleine ou plutôt une glace. Dans l’arène des souvenirs ou dans l’imaginaire de l’auteur, chaque nouvelle rivalise de vivacité. Même les petits clos révèlent les drôles de fruits mûrs d’un grand-père. Quant à la jeune irlandaise, la cabine de bain se mue en pomme à croquer la vie.
Ces nouvelles sont à l’image des vagues de Ré à marée haute ou basse. Colorées par les souvenirs de l’enfance, elles vont et viennent en images prégnantes ou en instantanés sous le soleil brillant et le sable blanc.
Un magnifique recueil au goût suave à déguster … peut-être face à l’océan, peut-être au creux d’un fauteuil en écoutant des vagues déferler.
Edité par Morvenn Editions en octobre 2021
I.S.B.N. : 978295728

Avis d’une lectrice de Splendeurs mayas et Fins des mondes
» J’ai eu beaucoup de plaisir à me plonger dans votre voyage à la découverte de la culture et des traditions ancestrales du Mexique.Je me suis revue, lors de mon premier voyage (avant de faire du Mexique mon pays d’adoption) à travers vos expériences (les taxis, los colectivos, la bière pacifico est l’une de mes favorites, le mole de Puebla est définitivement le meilleur je vous le confirme !). C’est donc avec beaucoup d’émotions, vous l’aurez compris que je vous écris ces quelques lignes.Je suis très heureuse de savoir qu’un compatriote français, à son tour a pu vivre cette expérience inoubliable, qu’est le mexique et su apprécier à sa juste valeur son histoire et surtout son peuple!
Le Mexique est souvent connu pour ses Cartels et son insécurité et je trouve que résumer un pays à l’histoire millénaire à cela est très regrettable.Vous avez su, grâce à votre voyage loin des sentiers battus (et du tourisme de masse) vous plonger dans le quotidien des mexicains et jouir de toutes les richesses de ce merveilleux pays.
Votre livre mérite d’être connu et votre style d’écriture est très agréable à lire (le rythme est soutenu, on ne s’ennuie pas du tout !) » Anne-Sophie G
Une critique de mon dernier ouvrage par Eric Bertrand
« Splendeurs mayas et fins des mondes » (Editions la Roche de Muzon)
Dans le tamis de Francis Lepioufle
Lorsqu’il part et qu’il se perd dans des espaces lointains, Francis Lepioufle est toujours un brin aventurier et porte, à sa façon, la plume au chapeau. Et, pour le plaisir du lecteur avide de connaissances et de sensations inédites, cette plume a toujours maille à partir avec la langue, la culture locale, la cuisine traditionnelle, l’habitant, l’Histoire et, sans mauvais jeu de mots, le Maya. Car il s’agit cette année de plonger au cœur du Mexique et de cette terre ancienne et majestueuse qui l’a, avec son épouse, depuis longtemps fasciné même si, inévitablement, la civilisation moderne l’a écrasée et presque pilée au fond de sa grande casserole, jusqu’à n’en laisser que « la fin d’un monde ». D’où ce titre qui oscille entre deux bords : « Splendeurs mayas et fins des mondes ».
Que ce soit au Mexique ou ailleurs, le lecteur le sait très bien, tout voyage entrepris cette année 2020 a été forcément bousculé, voire rattrapé par la pandémie. Et dans l’ivraie de ce récit de voyage, le bon grain est forcément tourmenté par la réalité galopante du virus qui circule entre les lignes des 245 pages et les centaines de kilomètres parcourus. Il vient modifier les itinéraires, moduler les réflexions, exciter le style, crisper le sourire de l’habitant, changer l’inflexion de sa voix, jeter dans son regard un voile d’inquiétude.
Cet obstacle au contact franc et spontané si cher à l’auteur surprend l’enquête et le séjour mais, à défaut de les suspendre, ajoute au récit une véritable dramaturgie. Au fil des pages, menace sanitaire et menace de confinement viennent s’ajouter aux autres menaces propres à ce pays. Car, c’est un fait qui s’impose aussi au lecteur, au Mexique, choisir de voyager hors circuit organisé c’est accepter de prendre des risques.
Mais la plume facétieuse de Francis Lepioufle semble tout ignorer.
Elle est d’abord là, dans son sac à dos et sur son carnet de bord. Dans les bus, les taxis, les chambres d’un soir. Sur les sentiers, dans les rues, à travers les quartiers plus ou moins mal famés. Elle ne recule devant rien. Elle voltige. Pourvu qu’elle y trouve matière à humanité, matière à philosophie et matière à secret. Matière à distance et à humour aussi.
Pourvu qu’elle remplisse la tâche qu’elle s’est assignée.
« Sillonner le pays, de Mexico jusqu’au Yucatan, à la découverte des traces des splendeurs aztèques et mayas, des empreintes espagnoles de Cortès et des Indiens autochtones du présent » comme l’indique la quatrième de couverture. Diderot, cité en exergue du livre, l’avait bien dit en son lointain XVIII° siècle : « Tout s’anéantit, tout périt, tout passe : il n’y a que le monde qui reste, il y a que le temps qui dure. »
Et rien n’anéantit la plume.
Au fil des paysages, des villes et des villages. Elle passe. Derrière les vitres des bus, de jour comme de nuit, elle se soulève, elle frémit. Et comme si les mots ne lui suffisaient pas pour pailleter la page blanche, les photos en couleurs la relaient, étapes après étapes. Paysages, vues d’ensemble, détails, statues, objets d’art, visages, rues, salles de musées, dessins, peintures, plats typiques se succèdent et aident le lecteur à se représenter chaque lieu, chaque scène.
Rien n’échappe à l’œil en éveil du chercheur d’or qui tient comme un tamis son carnet de bord du 5 février au 21 mars 2020 et qui laisse s’amonceler, au fond de son escarcelle, d’autres particules précieuses : celles qui le renvoient à sa Bretagne, à sa formation de chercheur et à son goût de l’échange avec les autres hommes.
Que vive 2021!
Bonjour
Les secondes tintinabulent leur tic tac, tic et tac sur l’échelle du temps. On pourrait dire qu’elles infligent leur succession inexorable mais on peut un tant soit peu donner un sens à cette ronde en affirmant que le temps n’existe que par nos réalisations.
Continuons à affirmer notre volonté de parcourir le monde et notre temps même provisoire pour être plus que le jour d’avant, plus épanoui que jamais, plus déterminé qu’un guerrier, plus humble que le prime paysan mais fier d’être celui qui va encore devenir plus qu’aujourd’hui
DEVALISEE un nouveau roman de @erikbertrand
Dévalisée?
Un titre pas ordinaire pour un roman extraordinaire ! Un voyage au cœur des valises, des sacs et des malles qui sillonnent l’Ecosse.
Vous pensez toujours que c’est le voyageur qui prend une valise en main?
Détrompez-vous, la valise de l’auteur Eric Bertrand parle en son nom propre et regarde de l’autre côté d’un miroir les déambulations du monde : à commencer par la maroquinerie où elle arrive un jour, le ventre creux bien sûr sous une peau de carton et sous l’œil d’un maroquinier pervers. Elle n’en finit pas de passer de main en main crasseuse ou chaleureuse, voleuse ou confidente.
Oui, elle parle et elle confie à celui qui veut bien l’entendre tous ses ressentiments, ses sensations, ses jugements. et elle ne perd jamais pas sa contenance! Allez lui dire qu’elle n’a ni âme ni intelligence ! Elle vous rétorque qu’elle apprend vite. Après une période de formation, là voilà prête pour un grand départ, même si un sac de voyage, pourtant de seconde main, lui dit vertement : « Tu te prends pour qui, toi? »
Bien entendu, elle voyage à sa manière ; dans un monde inversé, la valise de carton décorée d’une planisphère examine avec humour et malice tout ce qui bouge un tant soit peu, tout ce qui l’environne.
L’auteur réussit dans cet ouvrage gouleyant un tour de force extraordinaire : les valises en tous genres, les valisettes, les sacs à dos se mettent à converser entre eux et décrivent les périples, les plaisirs des voyageurs mais aussi leurs envies, leurs sentiments, leurs petits soucis, leurs caprices ou les peines.
Quand la malle du temps, qui parle aussi, commence à se mêler de l’Histoire, elle nous fait traverser les paysages d’Ecosse : splendides aujourd’hui sous la verdure enivrante sauvage, sous les extrêmes féériques mais aussi sous différents âges qu’ils soient de paix ou de guerres entre clans. A cet instant, la valise découvre l’atrocité de l’année 1692 entre les Campbell et les Mac Donald. Un grand moment de rappel historique.
Les objets personnages nous racontent aussi la profondeur des sentiments, même la probité, la lâcheté ou la saleté du monde. Une pleine prise de conscience d’une simple valise en carton !

C’est un style nouveau de l’auteur. Sautillant, alerte mais toujours extrêmement limpide. Le mot est jute, précis, incisif. La valise s’affirme par un « je » très affirmatif, déterminé, sensible. L’auteur par sa plume n’épouse pas seulement ses personnages, qu’ils soient objets ou humains, il les fait exister pleinement.
Par ce livre, l’auteur Eric Bertrand scrute l’âme humaine. Après l’écriture de nombreux ouvrages, il sort ses tripes de sa valise, bien plus que dans les précédents ouvrages. Il endosse judicieusement la voix du conteur, du philosophe et de l’espiègle. Il signe @erikbertrandaujourd’hui un de ses meilleurs ouvrages chez @Morvenn Editions
Une embuscade dans les Aurès, un ouvrage d’Anne Guillou
Editions Skol vreizh, 2018
Voilà un moment que je souhaitais lire un des ouvrages écrits par Anne Guillou
Sociologue de renom et écrivaine reconnue, elle a parcouru le monde africain, œuvrant particulièrement au Bénin et à Madagascar et s’intéressant aux conditions des femmes. A son retour en Bretagne, elle a créé le département de sociologie à Brest.
Elle montre beaucoup d’intérêt aux autres et, par l’écriture, elle ressuscite dans Noce maudite le parcours d’une femme paysanne, maltraitée, infanticide, guillotinée en 1844. Dans Terres de promesses, elle relate l’exil de paysans bretons partis pour l’Aquitaine dès 1926, en quête d’une vie meilleure.
J’aurais pu diriger mon choix vers son ouvrage La manufacture des tabacs, Edit Skol Vreizh, qui a reçu le prix Camille Mercier d’Erm en 2009.
Alors, pourquoi avoir opté pour son dernier, Une embuscade dans les Aurès ?
Aux premières lignes de la quatrième de couverture, on pourrait penser qu’il s’agit d’une étude sociologique précise mais à la sixième ligne, on connaît ce qui lie Anne Guillou au sujet : elle est la fiancée du jeune homme Raymond, sous-lieutenant formé à St Cyr. Le « je » de Anne Guillou est alors omniprésent. Elle dévoile ce qu’elle a gardé des années durant, bien secrètement au fond de son cœur. Elle parle d’elle, nous livre ses ressentis avec une extrême sensibilité. Grâce à son écriture sur le sujet, elle semble naître une troisième fois.

En effet, son enfance semble guidée par sa famille, empreinte d’une grande religiosité. Jeune fille, elle semble apprendre sans véritablement comprendre. Son avenir est tracé : elle va se fiancer avec Raymond juste avant son départ pour l’Algérie et l’épousera à une prochaine permission. Le jeune militaire n’aura pas le temps de joindre son poste qu’il va succomber dans une embuscade tendue par les « rebelles ». Le drame fait vaciller Anne : en la lisant, on entend sa peine, sa résignation, on l’accompagne sur son chemin d’errance, sur son envie de rentrer dans les ordres. Quelques personnes vont alors la dissuader et la guider vers un autre avenir. Une chance dans le malheur ? C’est sa seconde naissance.
Dans ce récit, Anne Guillou semble parfois nous parler à l’oreille pour délivrer ses confidences, parfois elle alterne avec justesse des faits et des analyses de la situation de l’époque. Son ouvrage donne un éclairage particulier sur le conflit algérien, resté souvent sous la chape de plomb scellée par les intéressés. Anne Guillou le réalise avec un regard cette fois bienveillant, éclairé et distancié.
L’écriture est fine, sobre, ciselée mais sans artifice inutile. Sans chagrin, apaisée, tendre, elle semble poser sa besace de jeunesse et de malheur avec délicatesse sur le chemin de la sagesse, pour cette fois, naître une troisième fois.
Faut-il donc toujours mourir un peu pour renaître, non pas à nouveau, mais nouveau ?
Un ouvrage que je conseille fortement.
Editions Skol vreizh, 2018
Le sang d’Ossian
Le sang d’Ossian par @ericbertrand, Morvenn Editions
Eric Bertrand ne nous avait pas habitués à ce genre d’écriture :après de nombreuses pièces de théâtre, de romans, de nouvelles, d’études à fins pédagogiques, il nous livre son premier roman. Cependant, dans quelques-uns de ses écrits comme dans celui-ci, on y retrouve un attachement au nord de l’Ecosse ; souvent, il nous a donné à voir les paysages féériques de Blue Skye mais cette fois il nous sort, de tiroirs successifs, des histoires inquiétantes que l’on sait d’emblée liées à la grande Histoire écossaise.
En fin connaisseur des Highlands, non loin d’Inverness, Eric Bertrand nous invente une série sanglante. La vallée de Glencoe, la plage de Talmin, le lac du Lochness, le site des pierres levées de Stennen, les rivages de Caithness, tous ces lieux sont en proie à d’étranges crimes et disparitions. Leur point commun ? Le 21 juin, jour de solstice d’été.
L’auteur nous perd volontairement dans cette accumulation de lieux, dans ces promenades estivales qui se terminent mal. Le lecteur ressent l’inquiétude des temps et des lieux mais l’auteur attend encore pour nous éclairer.
Comment cette femme a-t-elle pu tomber de la falaise ? De quoi cette autre jeune femme, Judith, studieuse étudiante en médecine, en drague d’un soir, succombe-t-elle ? Comment se fait-il qu’on retrouve Mark, un jeune garçon venu avec un groupe de jeunes aux envies de mystères, le crâne fracassé dans un cachot alors qu’il courait à la vie ?
L’inspecteur Mackintosh lui-même semble désemparé devant ces découvertes successives ; il lui faudra l’aide de Mona, réputée vieille sorcière, descendante du vieux clan écossais Mac Léod, elle seule capable de détisser les mystères cachés dans le patchwork de l’Histoire.
Dans ce Farnorth de l’Ecosse, Eric Bertrand fait mijoter le lecteur dans la marmite de l’inquiétante terreur estivale. Horror ! Ce dimanche 21 juin si sanglant !
Au décodage des faits, MacKintosh bien aidé par Mona la « détisseuse » d’Histoire, nous apprend qu’un cerveau, du nom de Mac Aroni, du surnom d’Ossian, manipule à distance une bande de malfrats pour un projet sanguinaire : c’est le club de Fingal. Celui-ci a pour intention de reconquérir l’âme de l’Ecosse, celle que les anglais lui ont enlevée à la bataille de Glencoe en 1692 et à celle de Culloden en 1746.
Recréer l’âme, retrouver la langue, réinitier l’identité profonde, tout cela en faisant resurgir le sang là où il avait déjà coulé. Mais à quelles fins si bien dissimulées et si horriblement programmées par Mac Aroni, dit Ossian ?
Le livre résonne de noms de lieux d’Ecosse, de noms de famille, chers à l’auteur. Il nous emmène et nous perd parfois dans ces Hihglands, volontairement sans doute, pour nous ramener tout près du fil de Mona, dans la lumière particulière de l’île de Skye, cette lumière qui, elle seule, peut éclairer le lecteur sur les clans Campbell, le clan Cumberlan et le clan rival le clan Mac Ian et le prétendant à la couronne écossaise, Bonnie Price Charlie.
A lire et relire, pour bien découvrir toutes les richesses de cet ouvrage.
PRIX DU CARNET DE VOYAGE AEB 2020
Sous la présidence d’honneur
de l’artiste peintre Françoise Baume*
Le prix du carnet de voyage AEB est ouvert à tout écrivain-artiste- voyageur francophone de plus de 18 ans et aux éditeurs qui souhaitent promouvoir leur(s) carnettiste(s).
Le carnet de voyage sera édité entre le 1er janvier 2015 et le 30 septembre 2019.
L’ouvrage sera disponible à l’achat en points de vente du livre ou auprès de l’auteur ou de l’éditeur. (Pas d’ouvrage épuisé)
Le voyage, sans limites de durée, doit être réellement effectué (pas de fiction) en France, en Europe ou sur d’autres continents.
Il mettra en valeur la volonté de l’auteur à partager sa passion pour le voyage, lointain ou proche, au travers d’un carnet de voyage rédigé en français et illustré au choix de photos couleur ou noir et blanc, de dessins au crayon, d’encre de Chine, d’aquarelle, de gouache, de collages… ou autres modes d’expression faisant appel à la créativité et la sensibilité du candidat.
Sous une couverture comportant le titre du voyage, les noms de l’auteur et de l’éditeur et une mise en page (20 pages recto/verso minimum) soigneusement organisée, le carnet de voyage comportera au moins 30% de texte de bonne qualité orthographique et stylistique.
Ce carnet de voyage reflètera le goût de la découverte, l’esprit de curiosité, l’enthousiasme pour la rencontre et la nouveauté, les coups de cœur et autres sources d’émotions.
Le carnet de voyage en candidature ne sera pas déjà primé.
Les ouvrages en autoédition sont acceptés s’ils répondent aux critères de sélection.
Les ouvrages en version numérique ne sont pas acceptés.
Trois auteurs de carnets de voyage seront nominés, dont le lauréat sera dévoilé le jour de la remise du prix au cours d’une journée consacrée au voyage, courant du 1er semestre 2020 en Bretagne (lieu et date à déterminer ultérieurement).
Les trois nominés seront récompensés à hauteur de :
1000€ pour le lauréat – 500 € pour chacun des deux autres finalistes.
Le jury composé d’auteurs et d’artistes jugera de la qualité du texte et des illustrations, de l’originalité de la conception et de l’esprit d’inventivité, mais aussi de la volonté de partage dont a fait preuve l’auteur.
Pour concourir, il faut adresser deux exemplaires du carnet de voyage, accompagnés du bulletin de participation (en fin de règlement) complété, daté et signé, à :
Patricia Guillemain
Prix du Carnet de voyage 12B, rue de Poul ar manchec 29241 – LOCQUIREC
Date limite d’expédition des ouvrages : 31 octobre 2019
Les candidats autorisent l’AEB à utiliser librement et à titre de communication faite autour du « Prix du Carnet de voyage AEB 2020 » (sans but commercial), les nom, prénom, photo et extraits de l’ouvrage avec autorisation de l’éditeur, sans contrepartie financière.
Les ouvrages primés figureront sur le site de l’AEB http://www.ecrivainsbretons.org à la rubrique « Prix littéraires »
Pour tout renseignement : guillemain.pat@wanadoo.fr
Françoise Baume
Artiste peintre et carnettiste, Françoise Baume est née en 1945 à Paris.
Elle effectue des études dans une école d’Art à Paris avant d’exercer le métier de graphiste en Agence de publicité chez Kodak-Pathé. Ensuite elle s’installe en free-lance.
Quelques années plus tard, son goût originel pour le dessin se ranime naturellement quand, à la demande de grands éditeurs comme Gallimard,
Ouest-France et le Rouergue/Actes-Sud, elle réalise plusieurs carnets de voyage.
Actuellement, elle partage sa vie entre Paris et Guimaëc (Nord-Finistère) pour se ravir pleinement de la beauté d’un environnement qui lui est cher au cœur et à l’œil. Source permanente d’inspiration, la Bretagne lui offre multiples occasions pour user d’aquarelle et d’encre de Chine et en restituer toutes les richesses, comme celles de la Baie de Morlaix.
Françoise Baume participe chaque année aux salons de peinture de Guimaëc, Locquirec et Saint-Jean-du-Doigt. En 2019, elle exposera également en d’autres salons du Nord-Finistère, son talent lui valant des invitations pour des expositions de belle renommée.
Par ailleurs, elle adore croquer sur le vif des portraits d’inconnus croisés au hasard des transports, des haltes (jardins, plage, etc.). Peut-être un album à la clé ?
Vous pouvez la retrouver sur http://francoisebaume.ultra-book.com
Bibliographie :
Les lacs du Massif central – Éditions Gallimard
Toulouse, la ville en rose – Paris en Seine – Illustrations de nombreux livres de cuisine – Editions Ouest-France
Uzerche Perle du Limousin – Carnets de musées parisiens – Éditions Rouergue/Actes-Sud
BULLETIN DE PARTICIPATION PRIX DU CARNET DE VOYAGE AEB 2020
NOM :
PSEUDONYME S’IL Y A LIEU : Date de naissance :
ADRESSE POSTALE :
Tél. fixe :
e-mail (en caractères bien lisibles) :
TITRE DE L’OUVRAGE PRÉSENTÉ : NOM DE L’ÉDITEUR :
N° ISBN :
DATE DE PARUTION :
PRÉNOM :
Comment avez-vous connu le Prix du Carnet de voyage :
« Ma participation au concours implique l’acceptation totale et sans réserve du règlement établi sur le site de l’AEB, ainsi que des décisions du jury qui seront sans appel, ceci en accord avec mon éditeur.
Je certifie sur l’honneur que l’ouvrage en candidature est toujours disponible sur le marché du livre ».
Date : Signature :
Tél. portable :
Le récent ouvrage de Eric Bertrand The road, taper la route!
Qu’est-ce qui peut amener un écrivain à reprendre un premier récit et à lui donner une seconde vie ? C’est vrai que l’on n’écrit pas comme il y a 25 ans, mais encore ?
L’auteur Eric Bertrand s’est-il lancé trois défis ?
Le premier serait de faire revivre son aventure, la traversée des Etats-Unis par deux jeunes étudiants : c’est l’appel de la route raconté dans « la route, la poussière, le sable ».
Kérouac leur chuchotait aux oreilles d’aller conquérir la « road des Etats-Unis ». C’était comme une jeune fille sensuelle, elle était devenue trop séduisante, ils n’allaient pas résister à l’appel du bitume !
Les deux jeunes garçons sûrement en mal d’aventures, projettent de dévorer l’inconnu coûte que coûte ! La route, il fallait à tout prix la manger kilomètre après kilomètre. Ce n’est pas le tour du monde en 80 jours, l’objectif est de faire le tour des Etats-Unis en 33 jours ! Impossible n’est pas un mot pour les jeunes prêts en découdre, prêts à défier toute difficulté, toute autorité. Le pouce est levé malgré les interdictions de le faire en cette Amérique ! A chaque embarquement, c’est la surprise, les cavaliers de la route avalent le bitume, mangent leur naïveté au prix de la prison, crispent leurs estomacs à l’eau métallique, digèrent leur envie de vengeance au fil de rencontres les plus hasardeuses. Parfois au volant de voitures américaines, ils emmènent leurs montures pétaradantes par delà les vallées et les plateaux arides et les déserts, côtoyant d’un moment à l’autre, au fond de camion, sur les trottoirs ou dans des chambres de luxe la richesse et bassesse humaine.
« Dans la gourde l’eau devenait amère et métallique. Lucky et John attendaient. Ils sentaient en eux le soleil opérer et les rayons, comme des traits de scalpel, travailler la fibre des cheveux, tirer le cuir de la peau et dilater les yeux. Ils devenaient cavaliers de la route, et au passage de chaque voiture, c’était comme s’ils allaient sauter en selle, agripper l’encolure et cravacher. »
Eric Bertrand nous fait revivre ce récit au prix d’un second défi. Cette fois, il prend la place d’un jeune lycéen un peu paresseux qui n’a pas d’atomes crochus pour la lecture. Pour une punition, l’ancien aventurier devenu professeur lui demande de lire l’ouvrage et de le présenter à ses camarades. L’élève se prend au jeu et va dépasser la demande professorale en proposant d’améliorer le premier récit un peu désuet à ses yeux, bref en le rendant plus léger, plus virevoltant et même en y ajoutant de la fiction. C’est donc une seconde écriture toute renouvelée du récit : et ça marche, on le relit, on brûle à nouveau sous le soleil, on roule, on roule et on perçoit encore davantage cette folie d’aller à la frontière du réel et du Wild.
Et le troisième défi, c’est de nous faire partager par la voix du lycéen et par ses commentaires comment l’écrivain lui-même manie l’écriture : passage du récit au roman, définition des acteurs,… Loin d’être une leçon, la parole du lycéen dans son journal intime nous livre la différence de perception entre le monde actuel et celui de 1983 année de l’aventure des étudiants : « Je continue de me projeter dans l’aventure mais j’éprouve des difficultés à me situer dans un monde où, par exemple, le seul moyen de donner des nouvelles ou d’en recevoir passait par le courrier ou, éventuellement, par le téléphone fixe. Pas de Google Map, pas de GPS…Eric et Pascal se repèrent sur une carte. … Nos deux « petits Frenchies » sont « lâchés » dans la nature, sur le territoire américain, comme des fauves livrés à eux-mêmes, sans collier et sans puce électronique. » C’est donc un regard presque distancié sur deux constituants du livre : sur le fond de l’aventure mais aussi sur la forme de l’écrit que l’on peut choisir à tout moment suivant ce que l’on a à dire.
Et le livre gagne en dynamique tout en gardant la chronologie de l’aventure. Amis lecteurs, avides de récits de voyages, avides de découvrir comment écrire, avides de beaux textes imagés, lisez-le, vous serez happés par l’humour et la dérision.
C’est TAPER LA ROUTE (hit the road) par Eric Bertrand chez Morvenn Editions.